ELEVE PILOTE 1957-1958 Le week-end terminé, je vais comme tous les matins, consulter le tableau des vols afin de connaître mon programme de la journée. En effet, comme nous sommes tributaires de la météo et que nous avons alternativement des cours pratiques en vol et des cours théoriques au sol, c’est le temps qui chaque matin dicte le programme de la journée. Cela ne facilite ni la tâche des instructeurs, ni celle des élèves, car on peut en cas de mauvais temps, se retrouver toute une journée dans des salles de cours avec parfois un instructeur qui n’ayant pas eu le temps nécessaire à la préparation de son cours, décide sans préavis, de nous faire une interrogation écrite sur la matière qu’il enseigne. Ce matin, je vais voler sur Stampe. Le tableau m’indique que je dois faire plusieurs vols sur cet appareil et qu’ils seront consacrés à la voltige. Pour cette leçon je m’habille le plus chaudement possible. En plus du parachute et du casque, mon équipement comprend des bottes fourrées, des gants de soie et des gants de cuir ainsi qu’une combinaison et mon blouson fourré, parce qu’il fera assez froid en altitude et que notre avion est un biplan avec deux places en tandem. Il est équipé d’un moteur de 140 chevaux. Cet appareil exceptionnel a la grande qualité d’avoir tous les défauts moteurs et tous les défauts voilure. Je veux dire en cela qu’en matière d’enseignement du pilotage on n’a pas encore trouvé mieux. Je terminerai ce panégyrique en précisant que le cockpit de ce merveilleux avion belge, n’est pas fermé et qu’il y a seulement un petit pare-brise pour protéger du vent. J’attends gentiment mon instructeur le Chef Cognac, en faisant chauffer le moteur et dès qu’il arrive, il dit : — On y va.
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